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Je suis rentrée au monastère de Kerbeneat (maison de Benoît) en 1995 et au début de ma vie monastique une sœur âgée de la communauté me demandait à chaque fois que je la rencontrais : « êtes-vous heureuse ? » Cette question continue à m’habiter et elle est venue rejoindre la joie du jour de ma profession monastique, en l’Annonciation 1997. Depuis, chaque jour qu’il m’est donné de vivre, je le reçois comme un cadeau du Seigneur où je fais l’expérience de cette joie immense de lui appartenir pour toujours.
Dans la paix, la joie mais aussi dans les tempêtes et les vents contraires, Marie a été et est le chemin, l’étoile qui me guide jusqu’à son Fils.

Comme un phare au cœur de la tempête que la force des vagues ne peut renverser, Marie est restée debout au pied de la croix de son Fils, vivant avec lui et près de lui la plus atroce des souffrances dans le rejet et les humiliations, dans son martyr et cette mort horrible. Souffrance de son fils, souffrance dans son propre corps à elle : « Toi-même un glaive te transpercera l’âme » lui avait déjà prédit Syméon lors de la Présentation de Jésus au Temple. (Lc 2,35) Marie, la Croyante par excellence, Marie saluée par l’Ange en ces termes : « Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28) « Marie qui retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19) me montre au quotidien comment être à l’écoute de la Parole de Dieu, comment croire, comment me tourner sans cesse vers son Fils qui nous donne sa joie en plénitude : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. » (Jn 15, 11) Et en ces temps où la violence se fracasse sur notre monde et sur nos frères et sœurs en humanité, il est essentiel pour moi de me rappeler cette phrase de Jésus et de la méditer à l’exemple de Marie : « Je vous ai dit cela pour qu’en moi vous ayez la paix. En ce monde vous faites l’expérience de l’adversité, mais soyez plein d’assurance, j’ai vaincu le monde. » (Jn 16,33)
Comme Marie qui part en hâte vers sa cousine Elisabeth après le départ de l’Ange (Lc 1,38-39), elle m’invite au quotidien à la disponibilité joyeuse de l’accueil, du service et du don gratuit car « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » (Ac 20,35)

Sœur Monique-Marie du monastère Notre Dame à Bouzy la forêt