Et voilà qu’après vingt ans de vie monastique, il fallut quitter la Bretagne. Une réunion de chapitre à Jérusalem, à laquelle je participais, décidait de fermer
le monastère de Kerbeneat pour que la congrégation puisse continuer d’envoyer des sœurs sur le Mont des Oliviers. Il s’agissait de soutenir
les chrétiens de Terre Sainte.
De la Croix jaillit la vie - Prailles
Me voici donc en 2002 avec quatre autres de mes sœurs transplantées en Poitou, au monastère de Prailles. Mais curieusement,
les choses ne se passèrent pas comme prévu. Aucune sœur bretonne ne put, alors, rejoindre Jérusalem. Ce fut un chemin de désert, de pauvreté
dans lequel j’ai pu expérimenter qu’au milieu de ces épreuves Dieu se donne et se révèle comme un soutien
indéfectible. « Il faut que Dieu casse nos espoirs trop humains pour nous donner son espérance à lui ; qu’Israël accepte
de ne plus imaginer la Terre Promise telle qu’il se l’imaginait pour être capable de recevoir la terre
que Dieu lui donne » disait Mgr. Rouet dans une conférence.