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« Le Christ, durant sa vie terrestre, était pénétré par le feu de la divinité, comme le prouvent la Transfiguration et, déjà, la naissance virginale. Il était vie pure assumant mais non subissant la mort (…). Nous sommes, nous, à l’intérieur de la mort. Lui descend volontairement en elle. En Christ Dieu a souffert toutes nos agonies, toutes nos morts. Lorsque Jésus crucifié s’écrie « mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » C’est comme si le Christ était solidaire de notre condition de mort, de notre condition athée ; comme si l’étreinte du Père et du Fils se déchirait. Alors tout se retourne la Croix devient glorification, l’amour fou de Dieu pour l’homme exprime l’amour du Père pour le Fils. (…)
Le Christ a été crucifié pour tous les hommes depuis Adam jusqu’au dernier. Suivre le Christ c’est souffrir pour guérir et sauver l’humanité entière. La vie en Christ s’offre à nous par la grâce du Saint Esprit. L’Eglise est cette ouverture où la vie plus forte que la mort ne cesse d’affluer. Le baptême, la chrismation, l’eucharistie ensemencent en nous le corps de gloire. La vie spirituelle est ainsi prise dans un immense dynamisme de résurrection, où personne n’est séparé de personne, où le Royaume s’anticipe dès maintenant. Toute l’Eglise, vivants et morts, se trouve dans un incessant labeur de résurrection. »
Olivier Clément, France Catholique n°2445, 1-04-94