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Sermon de Saint Bernard
Loin de moi de pouvoir me glorifier ailleurs que dans la croix de mon Seigneur Jésus Christ.
La croix est ta gloire, la croix est ton empire. Voici ton empire sur tes épaules. Qui porte ta croix, porte ta gloire. Aussi la croix qui fait peur aux infidèles est, pour les fidèles, plus belle que tous les arbres du paradis. Le Christ a-t-il craint la croix ? Le Christ s’est élancé vers elle comme un vaillant pour courir sa carrière : J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de mourir
Il a mangé la Pâque avec ses disciples, il a mangé la Pâque en souffrant sa passion lorsqu’il passa de ce monde à son Père. Sur la croix, il mangea et il but, il s’enivra et il dormit. Le Christ dort d’un profond sommeil ; de son côté, chaque jour, est façonnée et nourrie l’église et elle est amenée jusqu’aux confins du monde afin que la reine se trouve à sa droite, en vêtements tissés d’or. Sur la croix, le Christ mangea la Pâque, lui qui est monté au palmier et qui en a cueilli les fruits.
Qui pourrait désormais craindre la croix ? Jamais je ne te trouverai sinon sur la croix . Là Tu dors , là Tu pais le troupeau, là Tu te reposes à l’heure de midi.
Sur cette croix, celui qui est uni à son Seigneur chante avec douceur : Toi Seigneur bouclier qui m’entoures ma gloire, Tu me relève la tête.

Personne ne te cherche, personne ne te trouve sinon sur la croix. O croix de gloire, enracine-toi en moi, pour que je sois trouvé en Toi.

Extrait de "JESUS" écrit par Un moine de l église d’Orient

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime

En cette phrase est contenue l’explication la plus complète de la passion du Sauveur. Avec Marie ta Mère, avec le disciple que tu aimais, avec les femmes qui te restèrent fidèles, je me tiens au pied de ta croix. Vers Toi, j’ose élever les yeux, et dans ce regard jeté sur ton sacrifice, j’apprends à travers les paroles de l’évangile ce que je n’avais pas su apprendre
Tes pieds sont cloués au bois. Ta croix est le pressoir où la vraie vigne est pressée. A ce rendez vous que tu m’assignes, Tu m’attends. Fixé à la croix, Tu t’astreins à cette attente. Je peux ne pas venir, mais Tu es là, et Tu demeures où Tu t’es laissé mettre.
Tes bras sont étendus. Ils s’ouvrent pour appeler tous les hommes. Ils ne peuvent se refermer, les clous les maintiennent dans ce geste qui invite et embrasse. Ils me disent en silence : Viens.
Ta tête est baissée. Tu as accepté et consommé la volonté de Dieu, la tienne donc autant que celle du Père et de l’Esprit. Ta tête est inclinée vers ceux qui sont là, en bas. Elle est inclinée vers ceux qui t’ont aimé, vers ceux qui ont crié : Crucifie-le ! Vers ceux qui souffrent et se trainent en gémissant, vers ceux qui cherchent sans savoir.
Tes yeux sont fermés et en une même vision intérieure, ils voient le Père et les hommes ; vers les deux objets de ton amour va le mouvement de tout ton être.
La couronne d’épines meurtrit ta tête. Tressées en cercle, ces épines sont comme les péchés des hommes assemblés pour être posés sur Toi. Le prêtre hébreu étendait les mains mettant les péchés sur la tête de la victime. Ainsi les hommes ont, de leurs mains, placé le cercle de leurs péchés sur ta tête.
Mais autour de cette tête, je vois des rayons de lumière. Un halo d’or émane de ta tête ensanglantée. Cette buée donne sens à la vision douloureuse. Si je ne la percevais pas, je n’aurais qu’une image incomplète du Crucifié, car le Crucifié est Sauveur et Seigneur.
Jésus, devant ta croix, je ne parle plus, je Te regarde et à chaque battement de mon cœur, je voudrais qu’en moi pénètre plus profondément ton image. Entre donc en moi, ô Crucifié rayonnant. Que je te porte avec moi toujours te pressant contre moi, Toi, l’Aimé.
Je suis à Toi, je suis entre tes mains, je ne puis que balbutier et répéter ces mots : Sois le sceau posé sur mon cœur et sur mes sens.
Que l’image de ta croix ne me quitte jamais, qu’elle me sauve aux heures de tentation et apporte le salut et le réconfort à tous ceux qui souffrent dans notre monde.
Oui, de la croix jaillit la vie !